POP CULTURE : “Révolte consommée” de Joseph Heath et Andrew Potter

“Tel que nous l’avons conçu au départ, ce livre relève avant tout de l’histoire des idées – il retrace la généalogie du concept de contre-culture, explique comment celui-ci est né à la fin des années 1950 puis s’est renforcé dans les années 1960, et révèle son influence sur la gauche, en particulier sur le mouvement anticonsumériste du début du XXIe siècle.”

Révolte Consommée, Préface à la nouvelle édition française

Cette critique de 352 pages porte sur l’analyse du discours et du comportement contre-culturel, se proposant de démontrer comment, malgré tous ses efforts pour se montrer subversive, la contre-culture a été inefficace dans sa lutte contre le capitalisme, tout en contribuant massivement à son développement.

Révolte consommée, L’Échappée, 2020.

Selon les auteurs, la contre-culture a boosté l’individualisme au dépens de l’action collective, le retranchement utopiste aux frais des revendications réformistes plus modérées et réalistes, le mépris des institutions en bloc, la création de nouveaux segments de marché et l’exaltation de tout type de consumérisme. C’est bien le constat porté par les deux auteurs – l’un professeur de philosophie à l’Université de Toronto et l’autre spécialiste de philosophie politique et études culturelles à l’Institut d’études canadiennes de McGill – un point de départ intéressant, caustique, qui donne envie de se plonger dans ce livre pour suivre l’argumentation de ces auteurs plus en profondeur. Pour celles et ceux qui s’imagineraient des vieux réacs poussiéreux derrière cet écrit un peu blasé et par moments provocateur, c’est surement intéressant de savoir que l’un des deux auteurs se déclare comme étant un ancien punk.

C’est pour qui?

Geeks d’études culturelles,
contre-culture et
scènes musicales underground.