“Tel que nous l’avons conçu au dĂ©part, ce livre relĂšve avant tout de l’histoire des idĂ©es â il retrace la gĂ©nĂ©alogie du concept de contre-culture, explique comment celui-ci est nĂ© Ă la fin des annĂ©es 1950 puis s’est renforcĂ© dans les annĂ©es 1960, et rĂ©vĂšle son influence sur la gauche, en particulier sur le mouvement anticonsumĂ©riste du dĂ©but du XXIe siĂšcle.”
Révolte Consommée, Préface à la nouvelle édition française
Cette critique de 352 pages porte sur l’analyse du discours et du comportement contre-culturel, se proposant de dĂ©montrer comment, malgrĂ© tous ses efforts pour se montrer subversive, la contre-culture a Ă©tĂ© inefficace dans sa lutte contre le capitalisme, tout en contribuant massivement Ă son dĂ©veloppement.

Selon les auteurs, la contre-culture a boostĂ© l’individualisme au dĂ©pens de l’action collective, le retranchement utopiste aux frais des revendications rĂ©formistes plus modĂ©rĂ©es et rĂ©alistes, le mĂ©pris des institutions en bloc, la crĂ©ation de nouveaux segments de marchĂ© et l’exaltation de tout type de consumĂ©risme. C’est bien le constat portĂ© par les deux auteurs â l’un professeur de philosophie Ă l’UniversitĂ© de Toronto et l’autre spĂ©cialiste de philosophie politique et Ă©tudes culturelles Ă l’Institut d’Ă©tudes canadiennes de McGill â un point de dĂ©part intĂ©ressant, caustique, qui donne envie de se plonger dans ce livre pour suivre l’argumentation de ces auteurs plus en profondeur. Pour celles et ceux qui s’imagineraient des vieux rĂ©acs poussiĂ©reux derriĂšre cet Ă©crit un peu blasĂ© et par moments provocateur, c’est surement intĂ©ressant de savoir que l’un des deux auteurs se dĂ©clare comme Ă©tant un ancien punk.
C’est pour qui?
Geeks d’Ă©tudes culturelles,
contre-culture et
scĂšnes musicales underground.